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Rupture du ligament croisé antérieur (LCA)

Le ligament croisé antérieur (LCA) est un ligament intra-articulaire du genou reliant le tibia au fémur. Il a pour rôle de limiter la translation antérieure du tibia par rapport au fémur, de contrôler la rotation du genou et ainsi assurer la stabilité de ce dernier.La rupture du LCA est considérée comme une entorse grave du genou, à différencier des entorses bénignes qui affectent le plus souvent le ligament latéral interne.

Définition

La rupture du LCA est considérée comme une entorse grave du genou, à différencier des entorses bénignes qui affectent le plus souvent le ligament latéral interne, et qui cicatrisent la plupart du temps sans geste chirurgical.
Cette rupture est fréquente et s'observe essentiellement lors de la pratique sportive, notamment la pratique de sports pivot-contact comme le football, rugby, basket, handball, sports de combat… La rupture peut être totale ou partielle.
La vascularisation du LCA étant mauvaise, celui-ci cicatrise rarement spontanément.
La rupture complète du LCA peut entraîner une instabilité dans la vie quotidienne ou lors de la pratique sportive, se manifestant par des dérobements du genou.
Une rééducation doit être débutée après rupture du LCA pour travailler la récupération des mobilités et le renforcement musculaire. Dans certains cas, cette kinésithérapie peut suffire à retrouver une stabilité du genou.

Traitements

Rupture du LCA ne signifie pas nécessairement intervention chirurgicale. Un programme de rééducation est proposé après l’entorse afin de « remuscler » votre membre inférieur et ainsi assurer une stabilité de votre genou dans la vie quotidienne.
La décision concernant le traitement chirurgical du LCA dépendra de votre âge, votre pratique sportive, vos antécédents et votre objectif en termes d’activité.
Deux types de voies thérapeutiques sont donc possibles :

  • Le traitement fonctionnel, par rééducation
  • Le traitement chirurgical, qui consiste en une réinsertion ou une reconstruction du ligament

Traitement fonctionnel

Ce traitement vise : - Les lésions partielles du LCA - Les patients de plus de 40-45 ans, ne pratiquant pas ou peu d'activités sportives pivot-contact. En cas de lésion méniscale traumatique associée, une chirurgie peut tout de même être proposée. Le traitement est basé sur la rééducation, avec Kinésithérapeute, comportant un programme de récupération des mobilités, de renforcement musculaire, de travail proprioceptif puis sur un reconditionnement progressif à l’effort. Une chirurgie sera tout de même proposée en cas d’instabilité résiduelle malgré une rééducation bien menée.

Traitement chirurgical

Deux possibilités chirurgicales sont possibles :

  • La réinsertion du LCA, réalisable dans les cas particuliers de lésion proximale du ligament (détaché de son insertion fémorale)
  • La reconstruction chirurgicale, dite « ligamentoplastie »

REINSERTION DU LCA

En cas de lésion à l’insertion osseuse du ligament, une réinsertion est possible.
Cela consiste à « ré-attacher » le ligament sur l’os.
Cette technique est moins invasive puisqu’elle permet d’éviter l’utilisation d’une greffe pour remplacer le ligament. La récupération est ainsi plus rapide et moins douloureuse.
Les indications sont tout de même plus rares puisqu’il s’agit d’une lésion moins fréquente, retrouvées principalement chez les patients de plus de 35 ans.
La seule limite à cette technique est le taux de re-rupture, qui semble plus élevé chez les patients à forte demande sportive, comparativement à la ligamentoplastie.

RECONSTRUCTION DU LCA

La reconstruction chirurgicale du LCA, appelée "ligamentoplastie", a pour but de reconstruire ce ligament.
Environ 40 000 ligamentoplasties du LCA sont réalisées chaque année en France.

Cette technique chirurgicale vise à répondre à deux impératifs :

  • Stabiliser le genou pour permettre au patient de reprendre ses activités professionnelles et sportives
  • Préserver l’avenir du genou en limitant le risque de lésion méniscale secondaire et éventuellement de dégradation cartilagineuse (arthrose du genou)

La ligamentoplastie est proposée :

  • Aux patients sportifs pratiquant les sports pivots
  • Aux patients avec instabilité dans la vie quotidienne malgré la rééducation (dérobements, appréhension, entorses à répétition du genou)

Il n'existe pas de "limite d'âge" pour cette intervention. La décision de se faire opérer ou non doit se fait au cas par cas après discussion avec votre chirurgien.

Techniques chirurgicales

Le traitement chirurgical du LCA consiste à reconstruire celui-ci en mettant à sa place une greffe tendineuse appelée "plastie ligamentaire".
Cette intervention s'effectue sous arthroscopie et se fait généralement en chirurgie ambulatoire, ne nécessitant pas de nuit d'hospitalisation.
Environ 500 ligamentoplasties du LCA sont effectuées chaque année au CHP Saint-Grégoire
           
Il existe 2 principales techniques chirurgicales.
Ces techniques diffèrent en fonction de la greffe tendineuse utilisée :

  • Les ischio-jambiers ou DIDT (pour droit interne et demi-tendineux) : cette technique chirurgicale consiste à prélever 1 ou 2 tendons dans la cuisse (tendon du demi-tendineux +/- le muscle droit interne (gracilis))
  • Le tendon rotulien dit Kenneth-Jones ("KJ") : la greffe prélevée est le tiers central du tendon rotulien avec 2 baguettes osseuses prélevées aux dépens de la rotule et de la tubérosité tibiale antérieure

D’autres greffons peuvent être utilisés comme le tendon quadricipital ou le fascia lata.

Il n'existe pas dans la littérature scientifique de différence de résultats entre ces techniques. La technique proposée dépend de plusieurs paramètres : sport pratiqué, profession, hyperlaxité, âge…
La technique choisie est à discuter au cas par cas avec votre chirurgien.

Une plastie « de renfort » peut également être ajoutée sur la partie externe de votre genou, en cas de risque important de re-rupture.

Comme toute intervention chirurgicale, la reconstruction du LCA peut présenter des complications post-opératoires : raideur du genou essentiellement en extension, infection, hématome, phlébite, rupture itérative de la greffe après un nouvel accident sportif…

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